
Notre vol d’hier a quitté Ds Gründerhus sans nous. Après deux premiers jours de grande vadrouille, voici donc une occasion rêvée d’entamer notre nidification. Terminé la haute voltige, place aux activités sédentaires. De fait, cette journée avait tout pour plaire aux casaniers : elle a débuté par un bon petit-déjeuner où se sont mêlées tresses et mélasse et s’est poursuivie par un partage « fait maison » de Clara portant sur Marc 8:27-38, suivi de quelques chants accompagnés par notre orchestre de chambre1.
Ces bons moments communautaires cédèrent ensuite la place à l’intense compétition des premiers matchs des tournois. La plupart des résidents du chalet se sont ainsi affrontés au tennis de table, au babyfoot, au cornhole, au shi-fu-mi et aux dés. En fin de matinée, certains eurent également l’opportunité de faire leurs emplettes (à domicile évidemment) au petit marché installé à cet effet sous l’auvent, tandis que d’autres purent faire la fête sous l’égide de DJ DOMDOMTM.
Après un copieux repas servi sous la terrasse, certains prirent plaisir à lézarder au soleil. Notre arme fatale pour lutter contre l’apathie induite par la digestion et la chaleur sévissant parmi nos ouailles ? Un après-midi de jeux de balles ! Pendant plusieurs heures, les aficionados de ballons ronds ont pu se dépenser dans différents postes, tous plus innovants les uns que les autres, préparés par notre directeur généralissime et son épouse. Les participants ont notamment eu l’occasion de faire du foot à trois buts avec les yeux bandés, du mini-billard ou encore de la pétanque avec des lunettes inversant sol et plafond.
Puis,
– coupure électrique –
Ce ne fut que vers 20h30 que nous récupérâmes du courant. Par où commencer pour vous raconter le concours d’évènements assez improbables s’étant déroulés dans l’intervalle ?
En substance, un terrible orage s’est abattu pendant plus d’une heure sur notre petite région des Alpes bernoises. Les cieux se sont assombris sans crier gare, brusquement vents et pluies se sont déchaînés. Les différents groupes, alors en médit’, se sont précipités à l’intérieur pour fuir les éléments en furie. Puis, soudainement, l’électricité a été coupée dans la propriété et, comme nous l’avons appris un peu plus tard, dans toute de la vallée de Lauterbrunnen. Providentiellement, l’équipe cuisine venait de terminer de cuire le souper, ce qui nous a permis de manger notre repas, à la chandelle mais à l’abri de la pluie, dans la pénombre du réfectoire. Après le souper, la pluie s’étant (un peu) calmée, nous avons pu sortir le bout de notre nez pour faire le bilan du déluge. S’en est suivi un jeu de tentes musicales pour pallier l’inondation. Comme un seul homme, l’ensemble du camp s’est mobilisé pour déplacer au sec les affaires des sinistrées et réinstaller quelques groupes dans de nouvelles demeures. Dans l’épreuve, cette démonstration de camaraderie a vraiment été admirable.
Une fois la tempête calmée, nous eûmes droit à un spectacle d’une beauté difficilement descriptible, auxquelles les photos ci-dessous ne rendent malheureusement pas justice. Au premier plan, de multiples arcs-en-ciel (Gen. 9:13). Au second plan, de magnifiques montagnes dont les contours étaient mis en valeur par des rayons de soleil oscillant entre le jaune et le violet. Un spectacle d’une majesté à couper le souffle.
Notre lecteur ne sera pas surpris d’apprendre que ces péripéties mirent à mal nos plans pour la soirée. Nous fûmes donc contraints d’improviser. Heureusement, nous avons pu compter sur le talent de notre orchestre de chambre, qui se fit un plaisir de nous conduire dans une soirée louange surprise, suivie de témoignages encourageants.
Finalement, après un petit thé, tous rentrèrent dans leurs (nouvelles) tanières respectives, pour aller dormir dans leurs (nouveaux) lits. Alors qu’ils s’endormirent blottis dans la paille sèche, une pensée occupait leur esprit : on est vraiment comme chez nous à Isenfluh !



















1 A vrai dire, il s’agissait d’une version do it yourself d‘un orchestre de chambre, l’honorable clavecin cédant sa place à notre piano droit et le quintette des cordes frottées à une guitare électrique. Nonobstant, le résultat était magnifique ; le talent des musiciens palliant le manque d’instruments plus sophistiqués.