Des embrassades chaleureuses, des étreintes larmoyantes, la météo qui s’accorde aux visages un peu tristes de quitter ce coin de paradis.

Mais aussi la joie. La joie d’avoir vécu un camp si rempli, si riche, si magnifique sous toutes les coutures. Même les coutures mouillées des tentes et de leur paille. Les souris étaient également ravies de danser avec nous… au milieu de la nuit…

En montant dans le car, quelques derniers câlins, des zygomatiques trop lourds, on aimerait rester ici. On aimerait vivre cette communion fraternelle, cette serviabilité, ce partage, la louange cordiale, des rires à n’en plus finir, des apprentissages, de l’amour. Encore et encore. On aimerait vivre ça encore et encore.

Et puis le froid revient, le brouillard. Mais dans les cœurs il fait beau. Dieu s’est révélé à certains campeurs, à certaines campeuses. Dieu a travaillé, il nous a fait réfléchir, il nous a fait grandir, avancer. On s’est remis en question, il nous a donné de la force, des forces. Et nous marchons, sans nous fatiguer, nous courons, sans nous lasser.

Les mots nous manquent, on ne sait que dire, c’est la fin et on continue notre chemin. Pour certains une autoroute, pour d’autres un sentier qui mène au Tanzbödeli. Déjà la nostalgie nous prend, nous enserre quand on voit que l’après-midi est orphelin de ses 29 sourires, de ses 29 visages heureux d’être ici, de ses 29 vies pleines de vie et d’espérance.

Notre Père est au cieux, mais il est aussi près de nous. Il est saint et on désire qu’il règne dans nos vies, qu’il accomplisse ses desseins comme il a dessiné la terre, et comme il a tricoté les nuages. On veut qu’il pourvoie à nos besoins qu’il nous donne notre pain quotidien. Et on veut aussi s’approcher de lui pour lui dire ce qu’on fait, lui avouer nos torts, s’agenouiller humblement devant lui. Il peut nous pardonner. Nous lui demandons de nous protéger des choses mauvaises et de nous donner les forces et les outils pour leur tourner le dos. Oui, c’est lui le roi glorieux et tout-puissant. Vraiment, tout ça, on le pense !

Voilà, voilà, c’est notre prière pour ces jeunes, tout simplement. Des mots d’amour, l’amour du Père, de Notre Père. On veut être ses enfants, on veut que les campeurs soient ses enfants, nos frères, nos sœurs, unis par Christ.