Sous un ciel s’étirant à l’infini, nos cyclistes, éveillés par la musique matinale, s’élancèrent sur les chemins serpentins des montagnes, leurs roues dessinant des arcs gracieux dans la mélodie de l’éternité. Au cœur du chalet, la voix d’Erino résonne encore, racontant l’histoire d’un homme suspendu entre terre et ciel, crucifié dans un paradoxe intemporel. C’est le plus grand amour. Les mots flottent comme une brume éthérée, enveloppant les esprits des auditrices et auditeurs, les préparant pour une journée où les pédales cérébrales deviendraient le métronome de leur quête.

L’après-midi apporta une tempête d’émotions : un avion imaginaire, des débris éparpillés, et un mystère à résoudre à coups de SOS et d’imitations aviaires. Les rires fusaient, parfois emportés par la brise, parfois enflammés par les autres. À chaque station, une nouvelle énigme se dressait, comme un col alambiqué, où l’effort physique se mêlait à l’acuité mentale. Les cyclistes à pied s’aventuraient plus loin dans les méandres de l’inconnu, guidés par le vent qui semblait chuchoter des secrets oubliés. Et guidés par une carte avec des postes.

Les minutes se dilataient, le temps devenant un complice capricieux, jouant avec les sensations et les ombres des montagnes. Chaque coup de pédale était un pas pour échapper aux brigands, un appel à l’endurance et à l’esprit d’équipe. Les pentes abruptes se transformaient en métaphores, chaque montée un défi non seulement pour les jambes, mais pour le mental lui-même.

Lorsque la nuit étendit son voile d’étoiles, cachées derrière un voile de stratus, les troupes se répartirent selon les épreuves de confort disséminées tout au long de la semaine. Ainsi, couvertures, tapis, bâches, carrés militaires, cache-yeux et boule Quies étaient au menu. Mais pas pour tous. Tour à tour, tout fut choisi et réparti. Tant l’échappée du jour que le peloton, tant les cyclistes intercalés que le gruppetto s’installèrent, partageant leurs périples avec un mélange de fatigue et de fierté. La montagne, silencieuse, semblait écouter, tandis que les jeunes, apaisés, savouraient les derniers instants d’une journée où l’effort avait été un voyage intérieur autant qu’extérieur.