Le premier réveil de nos cinquante-trois campeurs s’est fait de manière dynamique. Et pour cause : nous avons pu observer, après un an de pause, le retour du cross-frite. C’est-à-dire de la gymnastique matinale qui permet aux campeurs d’émerger sportivement avant de profiter de leur méditation personnelle (sauf aujourd’hui où elle était par troupe).

Nos cinquante-trois pupilles se sont ensuite restaurés au petit-déjeuner avant de découvrir les privilèges attribués, aujourd’hui, à chaque troupe. L’odeur des produits ménagers s’est rapidement mêlée au son de l’aspirateur. Puis tout s’est apaisé, laissant place à un chalet propre et bien rangé.

C’est ainsi satisfaits par leur travail, que les campeurs ont pu écouter Fifi, notre bien-aimé directeur, nous parler des origines du combat spirituel. Ce combat est inévitable mais la victoire est possible. Il est inévitable car tous les Hommes sont tributaires du péché et sont donc en guerre contre Dieu. Mais la victoire est possible car Dieu a un plan de sauvetage et nous protège de son jugement immédiat. Et surtout, la victoire sera totale, un jour l’ennemi subira le châtiment qu’il mérite.

La suite du programme s’est trouvée être une photo de camp. Et cette année étant celle des quatre-vingt ans des camps ici, à Isenfluh, tous les campeurs se sont retrouvés munis du T-shirt créé pour cet anniversaire. Le terrain de badminton s’est vite retrouvé envahi par une grosse septantaine d’Hommes bleus (à ne pas confondre avec les Hommes verts) s’agençant autour de bancs en rang d’oignons.

En attendant le repas, les campeurs ont eu la joie d’apprendre l’ouverture des tourne-oies. Nos jeunes (et aussi les staff, parfois) auront ainsi l’occasion de s’affronter dans des disciplines telles que le badminton, le ping-pong ou le baby-foot. Ainsi que le cornhole, dernière-née des joutes d’Isenfluh.

Entre temps, un délicieux repas s’est subrepticement acheminé jusqu’aux tables et les campeurs ont presque à regret quitté leurs activités. Mais face à un gratin de pâtes vraiment trop bon, ils ont rapidement oublié ce qui les avait occupés quelques minutes plus tôt. Et cerise sur le gâteau, la mousse au chocolat du dessert, si chocolatée qu’elle en était à tomber par terre. C’est à se demander si l’équipe cuisine n’exagère pas, quand-même, en nous servant de si bons plats.

L’après-midi a été consacré au Jeu du paysan, une première. Les campeurs devaient rapporter le plus possible d’argent à leur équipe en vendant des ressources qu’ils avaient créées. Pour épicer les choses, les prix d’achat de ces ressources fluctuaient régulièrement en cours de partie. Et gare aux soldats, chevaliers et autres voleurs ! Ces derniers avaient le pouvoir de détrousser les pauvres paysans apeurés.

En début de soirée, au souper, nous avons pu admirer le Berghaus qui s’est mis sur son trente-et-un pour le premier août tout en dégustant des fajitas bien garnies et des boules de glace décorées.

La soirée a permis aux campeurs de découvrir le classique parmi les classiques, l’incontournablement indémodable jeu de numéros. Deux parties ont vu s’affronter des défenseurs retranchés sur les hauteurs et des attaquants motiver à grimper pour les débusquer. Et pour débusquer le trésor, surtout. La revanche a permis d’inaugurer le réfectoire de la seconde chance : tout joueur éliminé pouvait venir tenter sa chance au réfectoire et, peut-être, gagner le droit de revenir dans le jeu. Pour ce faire, il fallait débusquer l’un des nombreux tickets cachés ou défaire l’un des staffs survoltés.

C’est donc l’adrénaline retombant doucement que les cinquante-trois campeurs ont regagné leurs tentes pour une nuit de repos bien méritée, continuant au passage à « faire leur trou ». Au passage, Raoule la poule et ses compagnes se portent très bien, rien à signaler de leur côté.